Avertissements amicaux [PV John]

Océane entra dans le Quicky Food et se dirigea lentement vers le comptoir tout en regardant autour d’elle. Elle adorait les fast-foods. Elle venait régulièrement manger ici, mais ce n’était pas le but de sa visite aujourd’hui. Non, elle cherchait quelqu’un.

Elle arrivait du bureau où elle avait reçu un appel d’un policier d’un autre état. Il faisait mention qu’un ex-détenu considéré comme violent se trouvait désormais dans leur charmante petite ville. Rien de bien rassurant en ce moment, avec la panique collective qui s’installait lentement. Elle avait remercié le policier d’avoir pris la peine de les mettre au courant et lui demanda de lui faxer une copie du dossier de l’homme. À lire le dossier du type, ce n’était rien de bien réjouissant.

Armé d’une photo de l’homme, en noir et blanc, gracieuseté d’un fax datant de l’ère des cavernes au poste de police, elle s’était baladée dans la ville, espérant le croiser. Elle n’osait pas montrer la photo à trop de gens, pour l’aider à le repérer, de peur que certains s’imagine des choses et aillent lyncher le pas-si-pauvre homme. On lui avait finalement dit qu’on croyait l’avoir vu se dirigeant vers le restaurant.

Elle s’adossa au comptoir et jeta un regard circulaire dans la pièce, peu soucieuse du fait qu’elle n’était pas du tout discrète. On ne devait jamais jouer la carte de la discrétion avec des tueurs, jamais. C’était entré dans leur jeu et ça, elle se le refusait.

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John était toujours dans sa recherche des plaisirs simples de la vie, il n’avait jamais aimé la nourriture des fast-food, il était quand même raffiné, il adorait les pâtes tient! Mais il mangerait n’importe quoi maintenant, du moins, probablement durant quelques mois le temps de se remettre un peu dans sa véritable personnalité. La prison lui donnait des intérêts qu’il n’avait jamais eus … Dont une envie soudaine de manger de la restauration rapide sûrement.
Il était venu dans ce petit restaurant, bruyant, les jeunes venaient souvent ici. Il ne se considérait pas vieux. Il n’avait même pas l’impression d’avoir vieillit, il ne considérait pas que la prison était une expérience réellement enrichissante. Il avait été enfermé à l’âge de 21 ans, et maintenant il en avait 26, c’était parfois difficile à accepter d’avoir perdu autant de temps. Mais les autres ne savaient pas, du moins, c’était ce qu’il croyait. À première vu il avait l’air d’un jeune homme de 21 ou 22 ans, pas d’avantage. Lorsqu’il souriait, il avait cet air chaleureux qui mettait instantanément n’importe qui en confiance. Mais il savait de quoi il avait l’air lorsqu’il ne souriait pas. Comme tous les membres de sa famille, il n’inspirait pas confiance … Pas du tout.
Si avant John n’appréciait pas vraiment les endroits bruyants comme celui-là, aujourd’hui cela ne le dérangeait pas du tout. Il avait fait sa commander et était aller s’installer près d’une fenêtre, un endroit où le soleil lui éclairait le visage, il n’était pas gêné par les rayons, c’était l’unes des choses qu’il savait apprécier maintenant.
Il observait autour de lui puis il vit un policier entrer dans le restaurant. Il ne se posa pas de questions, puis elle semblait chercher quelqu’un, il commença à s’inquiéter lorsque son regard s’attarda sur lui, et que sans la moindre gêne elle le fixait. Il baissa le regard vers sa propre nourriture, tentant de ne pas paraître suspect, mais c’est bien en ne voulait pas donner d’impression que cela donnait une réaction contraire, il se sentit immédiatement nerveux et perdit le sourire sur son visage, il détestait ne plus sourire, mais il ne pouvait pas se forcer à le faire non plus, il était persuadé que cela ne ferait que lui donner un air d’avantage inquiétant. Il releva les yeux vers elle, la détaillant discrètement, même si elle le regardait. C’était une jeune femme, très attirante. Même si il ne faisait pas particulièrement confiance aux policiers. Il avait tout de même été jugé coupable d’un meurtre qu’il n’avait pas commit … Il n’était pas un meurtrier, ni un trafiquant de drogue d’ailleurs. Lorsqu’il en eu assez de se faire fixer, il se leva, alla jeter ses choses dans la poubelle et vint à la rencontre de la jeune femme. Il lui adressa un sourire calme, ce n’était pas le plus heureux de ses sourires, mais c’était poli, et il ne s’était pas forcé pour le faire.

Je pourrais peut-être vous aidez? Je ne sais pas, vous semblez chercher quelque chose, et je me trompe peut-être mais vous sembliez me regarder tout à l’heure …

Il n’avait rien à se reprocher, alors où était le problème? D’accord il avait été emprisonné pour meurtre, mais maintenant il avait été relâché. Avec la chance qu’il avait, peut-être qu’il était le sosie d’un tueur de la petite ville. Alors vraiment si c’était une histoire comme ça, il deviendrait totalement fou! Il en avait eu assez d’une fois, il ne retournerait jamais en prison!
Il attendit une réponse de la jeune femme. Pas tout à fait à l’aise, elle devait le sentir …

La policière repéra rapidement l’homme qu’elle cherchait : John Odowel. On n’avait pas idée de s’appeler comme ça! Elle le fixa intensément tandis qu’il dégustait son repas. Il l’avait remarqué, c’était parfait, et il semblait tenter de l’ignorer. Intéressant. La plupart des gens qui se font ainsi dévisager par un policier ne réagissent pas de cette façon. Elle n’avait aucun doute à savoir que c’était vraiment son homme. Une jolie petite gueule d’ange en apparence, mais des têtes comme lui, elle en avait vu souvent, autant dans la rue que lors de ses quarts de travail.

Il termina son repas et s’approcha d’elle. De plus en plus intéressant. Avec un sourire qu’elle qualifierait d’hypocrite, il s’adressa à elle, semblant très intéressé à savoir la raison pour laquelle elle le dévisageait. On dit que les criminels aiment bien se lier d’amitié avec les policiers, cela les aide à fantasmer sur les crimes qu’ils ont commis. Il n’allait certainement pas fantasmer avec elle.

Elle fit un signe au serveur derrière le comptoir et il lui apporta ce qu’elle prenait habituellement lorsqu’elle passait dans la journée : un frite et une petite boisson gazeuse. Elle attrapa son repas, donnant un billet de cinq dollars au serveur en lui disant de garder la monnaie, et se tourna vers John.

-Allons nous asseoir, vous voulez bien?

Sans attendre sa réponse, elle alla s’installer à une table près de la fenêtre. Elle s’installa face à la fenêtre, ne laissant d’autre choix à John de s’asseoir dos à la fenêtre. Il ne pourrait quitter cet endroit facilement s’il le désirait. Océane posa ses pieds sur la chaise à côté d’elle et attrapa une frite qu’elle engloutit rapidement avant de boire une gorgée de sa boisson gazeuse.

-Ça doit faire changement de ce qu’on sert en prison, non?, lança-t-elle sans attendre et sans nécessairement baisser le ton de sa voix.

Elle le regardait avec un petit sourire en coin. Elle savait et elle voulait s’assurer qu’il savait qu’elle savait. Elle ne doutait pas que certaines têtes s'étaient tournées dans leur direction, mais elle n'en fit pas de cas. Le but de sa visite n'était pas d'annoncer à toute la ville qu'il y avait un tueur parmi leur nouveaux concitoyens. Elle était ici tout simplement pour se faire une idée sur John, et aussi pour l'avertir.

-T'as des choses à me dire, John?

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Et dire qu’il allait partir. Il n’avait aucune envie de discuter avec un policier, même si c’était une femme, séduisante de surcroît. Disons qu’il avait eu dans l’idée de passer une journée bien tranquille, à simplement apprécier ce qu’il côtoyait, à tenter de se chercher un emploi, mais sans se presser, il avait quelques économies, mais évidement il ne pourrait pas tenir bien longtemps avec ça. Il hocha la tête lentement et avec une légère lassitude lorsqu’elle lui demanda de venir s’asseoir. Elle lui avait demandé si il voulait bien, mais il se doutait assez qu’il n’avait pas du tout le choix. John s’installa, un peu gêné par l’attitude de la policière. Il ne jugeait pas être quelqu’un de timide, mais quand même, elle voulait discuter avec lui, alors qu’il avait été emprisonné. Elle devait le tenir coupable pour quelque chose. Il espérait vraiment que cette histoire ne lui reviendrait pas toute sa vie comme ça, car vraiment c’était injuste, il n’avait rien fait du tout, à personne.
Lorsqu’elle s’adressa de nouveau à lui, il cacha tant bien que mal son étonnement. Il regarda autour de lui. Évidement quelques personnes avaient entendu. Il perdit instantanément son sourire, il se sentait piégé, et détestait vraiment cette sensation déplaisante. Comment pouvait-t-elle savoir? Il ne doutait pas que ce soit inscrit dans son dossier, mais le lire comme ça, sans raison, ce n’était pas un peu une atteinte à sa vie privée? Bien sûre il n’était pas au courant qu’un policier l’avait avertie qu’il pouvait être dangereux. Ce ne devait pas être très beau ce qui était inscrit dans ce dossier là. Il reporta son attention sur la jeune femme. Le petit sourire qu’elle affichait l’ennuyait énormément. Il se releva brusquement, sans avoir encore prononcé le moindre mot.

Vous n’avez pas à me dire ça. dit-t-il sèchement.

Ce devait être la première fois depuis sa sortie de prison qu’il se mettait en colère. Il ne montrait pas d’agressivité mais ne cachait pas qu’il n’était pas content. Elle était loin de le respecter en lui disant cela. Bien qu’elle devait penser qu’il n’était qu’un tueur, alors le respect, elle ne devait pas en éprouver à son égard. Il détourna la tête, énervé. Il restait debout et elle ajouta autre chose. Il reposa les yeux sur elle, étonné. Mais où voulait-t-elle en venir?! Vraiment elle était complètement folle celle-là!

Si j’ai des choses à dire? Et je devrais avoir quelque chose à dire selon vous peut-être?

Vraiment, il était énervé, mais c’était normal pour lui qui ce savait innocent, et il ne pouvait s’empêcher de comprendre la réaction de la jeune femme envers lui. Elle le jugeait dangereux, nuisible … Que pouvait t’il dire pour la convaincre du contraire? Probablement que rien ni ferait, alors à quoi bon? Il était toujours debout, n’aimant pas vraiment que des personnes aient entendu, il lui demandait quand même un minimum de discrétion, il n’était pas fier d’avoir fait de la prison …

Le regard de la policière se durcit un peu lorsque l’homme se leva, visiblement contrarié et frustré qu’elle ait osé dire d’une voix aussi forte qu’il sortait de prison. Il semblait en colère et elle voyait bien la tête du tueur derrière son petit visage angélique lorsqu’il souriait. Et dire que, d’après son dossier, il prétendait être innocent. Les innocents ne se conduisent pas de cette façon.

-Je te conseille de t’asseoir John. Tu attires beaucoup l’attention sur toi pour un type qui veut passer incognito, dit-elle d’une voix calme, mais sévère, sans se lever.

Elle attrapa une autre frite, sans quitter l’homme des yeux. Il s’énervait. Elle ne voulait pas qu’il s’énerve. Les tueurs énervés étaient des hommes dangereux, surtout dans un lieu public comme celui-ci. Elle lui trouvait un air malhonnête, même en sachant qu’il était un criminel.

-Et calme-toi. On discute amicalement là!, lança-t-elle avec un sourire. Il ne faut pas s’énerver pour si peu. J’ai envie de discuter avec toi, savoir à quoi mes collègues et moi devons nous attendre en t’ayant dans les rues de notre charmante ville.

Elle but une gorgée de sa boisson gazeuse, attendant patiemment que l’homme se réinstalle sur sa chaise. Elle ne voulait pas user de force avec lui. On ne savait jamais comment les criminels réagissaient face à la force physique. Quoique, cela l’amuserait bien de le foutre en prison s’il ne collaborait pas. Ce n’était qu’une coïncidence étrange mais il était tout de même un dangereux criminel qui se pointait dans une ville qui faisait soudainement face à de multiples disparitions étranges.

-Je veux également savoir ce que tu as l’intention de faire. Tu vise de trouver un boulot j’imagine? Allez! Ne me laisse pas parler toute seule… Ce n’est pas bien… Pour toi surtout.

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John sentait la pression monter à chaque mot qu’elle prononçait. Il était furieux de ce qu’elle lui disait. Mais il obéit lorsqu’elle lui demanda de s’asseoir, surtout parce qu’elle avait raison. Plusieurs visages c’étaient tournés vers eux, il n’avait absolument pas envi d’attirer d’avantage l’attention sur lui. Il ne voulait pas que les autres sachent qu’il était un soi disant tueur, alors il préférait coopérer pour le moment. Mais il n’allait pas se faire marcher sur les pieds par cette femme qui lui manquait totalement de respect. Il ne souriait plus, ce qui n’était pas particulièrement bon pour lui probablement, il avait une drôle de tête lorsqu’il ne souriait pas. Elle l’énervait, mangeant tranquillement ses fichus frites alors qu’elle devait le prendre pour un dégénéré. Bon il avait tendance à s’énerver rapidement, mais il n’était pas dangereux par contre. Et après avoir passé cinq ans en prison, il savait qu’il n’était pas dangereux.

Il lâcha un petit rire nerveux et offusqué lorsqu’elle lui dit de se calmer parce qu’ils jasaient amicalement. Il était coincé plutôt, elle le croyait stupide au point de ne pas avoir remarqué son petit manège? Il n’avait peut-être pas étudié à cause de son séjour en prison, mais il était loin d’être un idiot, il avait simplement … une autre expérience de vie si l’ont pouvait appeler ça comme cela. Il fronça les sourcils lorsqu’elle lui demanda à quoi elle devait s’attendre, elle et ses collègues avec sa venue dans la ville. Encore une fois, que devait t’il répondre à ça. Vraiment, il était complètement assommé.

J’aurais besoin d’un avocat peut-être pour répondre à vos questions? Si vous me craignez autant, vous n’avez qu’à me virer de la ville, j’irais ailleurs. dit-t-il d’un air offusqué.

Il n’était plus du tout d’humeur joviale. Il savait comment il était, il savait que les fausses accusations le rendait agressif, et c’était un peu normal n’est-ce pas. Il savait par contre que d’être agressif en sa compagnie n’était pas vraiment la meilleure chose qu’il pouvait faire, il ne faisait que se rendre d’avantage coupable, encore d’une chose qu’il n’avait même pas commis. Il soupira lourdement et se prit la tête entre les mains.

Oui … vous croyez que je veux faire quoi? Tuer des gens … bien sûre que je compte me trouver un emploi … et vous voulez me mettre des bâtons dans les roues … Qu’est-ce que vous allez faire, me mettre en prison? Il se mit à rire un peu en disant cela et releva la tête vers elle. Il poursuivit en disant : Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise bon sang?

Il la fixait d’un drôle d’air, probablement un mélange de surprise et de découragement. Il en avait assez de toutes ses histoires. Il voulait s’en aller, et surtout ne plus discuter avec cette femme.

Océane fit un petit hochement de tête positif en voyant l’homme se rasseoir sur sa chaise. Voilà, c’est qu’il devenait lucide le petit criminel! Elle sortit son téléphone portable et le fit glisser sur la table en direction de l’homme.

-J’ai rien contre le fait que t’appelles ton avocat. Les gens qui ont des trucs à cacher court toujours se réfugier derrière les avocats, tu ne trouves pas John?

L’enquêtrice aimait bien sa façon de prononcer le prénom de l’homme, en appuyant bien sur les lettres, surtout sur le «n». Comment mettre de l’emphase dans une phrase! Elle se trouvait douée. Elle mangea une autre frite, n’en proposant toujours pas à l’homme avant de l’observer quelques instants.

-Voyons, qui parle de te virer de la ville? Je préfère encore que tu restes ici, près de mon cœur et de mes yeux! Qui sait ce que tu pourrais faire ailleurs…, lança-t-elle sur un ton évasif.

Elle s’attendait presque à le voir bondir par-dessus la table pour l’attaquer. C’était bien, il avait un bon contrôle sur lui pour un tueur. C’est fou tout ce qu’on peut apprendre en prison! C’est justement cela qui inquiétait la policière. S’il était déjà un tueur avant d’être incarcéré, qu’était-il devenu maintenant? Elle ne croyait pas à ses rapports disant qu’il avait eu une conduite irréprochable en prison. Elle devait le voir de ses yeux, et pour le moment, ce n’était pas très prometteur.

-Bah, si t’aimes la prison à ce point, ça ne me dérange pas de t’y remettre!, dit-elle d’un ton joyeux et moqueur.

Elle reposa ses pieds sur le sol, se pencha un peu sur la table, baissant le ton de sa voix en s’adressant à l’homme.

-Non... Moi, John, ce que je veux entendre sortir de ta bouche c’est les raisons de ta venue ici. Pourquoi cette ville? Ah, et j’aimerais bien savoir où tu étais le 19 octobre (date bidon vu que je connais pas les dates des enlèvements) vers 2h30 du matin…

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John était dans un état qui dépassait l’exaspération. Il n’était même plus en colère, il fixait Océane, comme si elle était une horreur, quelque chose qu’il n’avait jamais vu, et qui n’était pas très plaisant à voir. Oh c’était une femme très jolie. Mais il ne s’attardait pas vraiment à ce détail en ce moment. Disons qu’elle touchait le point sensible de sa vie, qu’elle le torturait d’une certaine façon. Il n’arrivait pas à croire qu’elle pensait sincèrement tout ce qu’elle disait. Et lui, il n’avait jamais rien eu pour prouver son innocence … Sinon, il n’aurait pas été emprisonné n’est-ce pas. Il n’avait rien du tout, rien qui pouvait faire comprendre aux autres qu’il n’était pas quelqu’un d’abominable
Il baissa les yeux vers le cellulaire qu’elle lui envoya sur la table. Il détourna la tête, énervé, il n’avait pas d’avocat, disons que celui que la cours lui avait fourni voilà quelques années … lui il était abominable … Il n’était même pas parvenu à faire réduire sa sentence. Il n’avait pas travaillé sur seule seconde sur son dossier. Il soupira en se passant avec lassitude une main dans le visage, elle avait vraiment réplique à tout celle là. Et sa manière de dire son nom, l’exaspérait totalement. Ce n’était pas difficile de comprendre qu’elle voulait lui faire cracher un gros morceau. Son autre réplique le fit sourire … sans bonté d’ailleurs, simplement un peu de colère.

Tant mieux … J’ai pas vraiment l’intention de partir, je disais ça par courtoisie d’ailleurs …

Ok et la courtoisie il venait tout simplement de la perdre. Il n’avait plus envi d’être gentil. Mais il resterait calme, du moins il allait tenter de le rester, puisqu’elle semblait tellement désirer le faire sortir de ses gonds. Il glissa les mains en dessous de la table, se triturant les jointures à s’en faire mal. Il était furieux, et cela devait paraitre. Mais qui ne le serait pas, elle réussissait simplement à le faire réagir, mais tueur ou non, cela ne prouvait rien. Ce qu’elle dit par la suite le paralysa un peu.

Vous croyez vraiment que j’aime la prison? Vous avez vraiment lu mon dossier? Ce n’est pas un peu étrange qu’un gamin … enfin qu’à 21 ans, J’ai jamais rien commis et soudainement, ‘’pouf’’ j’assassine un mec … et fait faire une overdose à une femme? Il marqua une pause et pour dire cela il avait énormément baissé le ton. Il ne voulait pas que qui que se soit entende ce qu’il venait de dire. Il n’avait pas parlé d’un ton agressif, c’était du découragement, total. Il poursuivit en disant : Enfin! Je n’avais rien fait du tout! Et si vous aviez fait quelques recherches vous auriez peut-être pu faire des liens … ma famille, tous des voleurs, mon père doit avoir été enfermé au moins six fois … et mon frère … Une boule de rage se forma dans son estomac. Sa voix c’était éteinte à la fin. Il détourna le regard, non parler de son frère le mettrait dans un état qui dépasserait la rage. Il ne voulait pas continuer sur cette lancée, il savait de toute manière qu’il ne parviendrait pas à la convaincre de son innocence, alors aussi bien tenter autre chose, la convaincre qu’il n’était pas dangereux.

Il ne répondit pas sur la raison de sa venue ici, puisqu’il trouva son autre question assez stupide.

Je devais certainement être en train de me prélasser dans l’un des spas de la prison de l’Ohio … dit-t-il d’un air un peu sarcastique.

Qu’est-ce que vous attendez vraiment de moi? Même si je vous dis ‘’Madame la policière … je vais être un gentil garçon, c’est promis ‘’ vous allez me croire? Je ne pense pas. Vous allez me surveiller maintenant, non? demanda t-il tout en recouvrant un peu son calme.

Océane se redressa sur sa chaise, heureuse de l’effet de ses questions sur l’homme. Elle était néanmoins déçu, et tout de même soulagée, de savoir que l’homme était encore en prison lors du dernier enlèvement. Elle n’avait pas prêtée attention aux dates dans le rapport que le policier lui avait faxé. Au moins, cela répondait à une question. Encore un suspect éliminé de la liste. Liste pour ainsi dire inexistante. Personne n’était assez suspect pour rester sur la liste des kidnappeurs potentiels.

-J’ai lu ton dossier, mais je n’ai pas à m’assurer de la validité des informations. L’enquête a déjà eu lieu, le verdict a déjà été rendu. J’ai assez confiance en la justice pour lui faire confiance. Les erreurs judiciaires sont rares à notre époque. Prétend ce que tu veux, et laisse le choix aux autres de croire ce qu’ils veulent.

Le ton de la policière était un peu moins joyeux et un peu plus sévère. Elle n’appréciait pas du tout que l’ancien détenu lui parle sur ce ton. Il lui devait un minimum de respect. Elle n’avait pas été irrespectueuse avec lui à ce qu’elle savait!

-Dis ce que tu veux! Est-ce que je vais te croire? Pas au moins de te lâcher! Tu peux être certain que je vais savoir où tu te trouves et ce que tu fais. Lorsque tu auras prouvé ta bonne foi, je réviserai mon jugement. Je ne pense qu’à la sécurité des citoyens de cette ville moi, et nous n’avons pas besoin d’un cas à problème supplémentaire!, lança-t-elle sur un ton de réprimande.

Elle saisit encore une frite et la mâcha lentement. Son repas était devenu froid. Vraiment ce type était une véritable plaie ambulante! Elle repoussa le petit contenant de frite et croisa les bras, ne lâchant pas l’homme du regard, ne disant rien. Elle ne voulait que l’observer et tenter d’analyser ses prochains mouvements.

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Sincèrement, elle n’était pas drôle celle là, il n’avait pas envi d’avoir la police sur les talons. Mais il se demandait, peu importe où il pouvait bien aller, il savait très bien qu’il serait poursuivit constamment. La police se méfierait de lui. Il n’avait pas volé une barre de chocolat dans un magasin. Il aurait tué deux personnes. C’était sérieux comme crime et il en était conscient. C’était probablement pour cette raison qu’il ne se mettait pas en colère, parce qu’il trouvait qu’elle avait raison de ce méfier de lui, même si il en avait assez et qu’il aimerait bien avoir quelqu’un de son côté pour une fois. Il hocha doucement la tête à ce qu’elle venait de dire en soupirant. C’est bon, elle n’avait pas envi de l’entendre dire qu’il était innocent, elle ne se fierait que sur ses agissements, il ne tuerait personne, alors la police n’aurait absolument aucune raison de le mettre en prison. Ce qu’il ne savait pas c’était qu’être surveillé en permanence était plus sérieux que ça. Ces moindres faits et gestes seraient épiés, la moindre petite chose stupide qu’il ferait pourrait être mal interprétée.

Il la fixait durement lorsqu’elle lui précisa que la ville n’avait pas besoin d’un cas à problème supplémentaire. Il n’était pas un problème, il se tuait à le dire. C’était au tour de la jeune femme d’être en colère visiblement. Lui il s’était calmé, mais était toujours un peu énervé.

Vous n’aurez pas de problème avec moi, mais comme vous dites, mes paroles ne comptes pas, alors vous n’avez qu’à me surveiller … dit-t-il d’.un air découragé.

Il n’avait pas du tout envi de se faire surveiller, mais il n’avait pas vraiment le choix en fait. Il ne pensait pas du tout au fait qu’il allait bientôt vivre avec une jeune femme de 17 ans, il oubliait souvent que lui il n’avait plus 21 ans mais bien 26. C’était un détail, mais ce serait peut-être déplaisant pour la police comme détail … Il ne détournait pas le regard, mais il trouvait difficile de se sentir aussi scruté, elle ne le lâchait pas une seule seconde, tentant probablement de lire ses pensées, et elle devait certainement réussir à le fixer aussi profondément!

Écoutez … moi je peux vous demandez un petit service, vous voulez protéger la ville, je suis tout à fait d’accords avec vous, mais moi je soutien que je suis innocent … Et sincèrement, j’ai pas du tout envi que tout le monde soit au courant de mon passé … dit-t-il d’une voix basse. Il marqua une pause et termina en disant Vous n’allez pas tout raconter à tout le monde … hein? demanda-t-il d’un air un peu inquiet.

Océane savait qu’elle ne pourrait pas s’attarder éternellement à cette table avec cet homme. Elle était toujours en service après tout. Elle ne voulait que mettre les choses au clair avec lui et elle croyait y être parvenu. Du moins, elle l’espérait. Déjà, John semblait s’être calmé. C’était un bon début.

-Ne t’inquiète pas, je vais te surveiller, dit-elle calmement lorsqu’il dit que ses paroles ne valaient rien.

Elle se demanda s’il croyait vraiment qu’elle était naïve au point de croire tout ce qu’il racontait? Il pourrait prétendre aussi longtemps qu’il voulait être innocent, mais elle n’allait pas le croire que pour sa parole. Même s’il y avait de nouvelles preuves qui démontraient qu’il n’était pas coupable des crimes dont il avait été accusé, il serait toujours un criminel à ses yeux. Le simple fait d’avoir passé plusieurs années en prison rendrait n’importe quel honnête homme en criminel.

Elle leva un sourcil, un peu surprise par la demande de l’homme. Il voulait savoir si elle allait raconter à tout le monde qu’il sortait de prison. Elle se demanda, l’espace d’un court moment, si elle ne devait pas prétendre que oui, simplement pour lui faire peur un peu. Cependant, elle se dit que se serait une mauvaise idée. L’effrayer pourrait lui donner l’envie de partir de la ville et il pourrait être difficile de le re-localiser. Aussi bien le garder ici, dans une ville où l’on connaissait son passé.

-Je ne suis pas si stupide! Je n’ai pas envie de créer une panique générale dans la ville! Disons que notre petite relation va être notre petit secret, à toi et moi, et sûrement quelques collègues à moi, dit-elle d’une voix basse en se penchant vers lui, un petit sourire sur les lèvres.

Elle se redressa ensuite, étirant ses bras vers le haut. Elle bascula la tête pour regarder l’heure sur l’horloge au dessus du comptoir. Elle devrait bientôt retourner au boulot, mais elle n’avait pas envie de laisser John sans surveillance.

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